Parlons de l’assurance-médicaments

25 février 2021
Lisez notre FAQ sur l’assurance-médicaments
Les Canadien(ne)s paient constamment des prix les plus élevés qui soient pour les médicaments sur ordonnance, et 20 % d’entre eux ne disposent pas d’une couverture suffisante pour répondre à leurs besoins.
 

La plupart des Canadien(ne)s bénéficient d’une certaine forme de couverture des médicaments sur ordonnance par l’entremise de programmes publics/gouvernementaux ou de régimes privés d’employeurs, mais le degré de couverture et les coûts varient considérablement. Les Canadien(ne)s dépensent plus de 34 milliards de dollars par année en médicaments d’ordonnance. Et les coûts augmentent. Jusqu’à un(e) Canadien(ne) sur cinq, n'ayant généralement pas de couverture ou ayant seulement une couverture limitée, n’a pas les moyens de se payer les médicaments qu’il lui faut. Ces coûts croissants mettent à rude épreuve les régimes d’assurance-médicaments publics et privés, et font qu’il est plus difficile, pour les Canadien(ne)s, d’être et de rester en bonne santé.

L’assurance-médicaments est l’une des quatre priorités de défense des intérêts de l’Association et celle-ci estime qu’un régime national d’assurance-médicaments est le meilleur moyen de garantir que les Canadien(ne)s, y compris les personnes âgées, puissent avoir accès aux médicaments qu’il leur faut pour rester en bonne santé et en avoir les moyens.

Prenez connaissance de notre position en matière d’assurance-médicaments et lisez notre mémoire.

Répondons à quelques-unes des questions les plus courantes qu’on nous adresse sur l’assurance-médicaments. Ensemble, nous allons réfuter les mythes et explorer pourquoi le système de santé canadien est vraiment incomplet sans couverture universelle pour les médicaments.

 

Pourquoi l’assurance-médicaments est-elle une priorité de défense des intérêts pour Retraités fédéraux?

Nos priorités de défense des intérêts sont déterminées par nos membres et notre conseil d’administration, qui comptent sur les conseils et l’expertise de divers spécialistes en la matière. La priorité sur l’assurance-médicaments qui a été approuvée fait partie de notre mandat d’améliorer la santé et la sécurité de la retraite de nos membres et des personnes âgées. Nos autres priorités comprennent l’établissement d’une stratégie nationale pour les aîné(e)s, la sécurité du revenu de retraite et les vétérans.
 

L’assurance-médicaments est un enjeu partisan. Je croyais que l’Association nationale des retraités fédéraux était une organisation impartiale?

L’assurance-médicaments relève des politiques publiques et concerne le fonctionnement de la couverture sur les médicaments au Canada. De nombreuses organisations comme la nôtre, ainsi que des partis politiques, ont des positions et des idées sur toutes sortes d’enjeux relevant des politiques publiques. L’assurance-médicaments n’y échappe pas.

Retraités fédéraux est une organisation impartiale. Nous n’établissons pas nos priorités parce qu’un parti politique quelconque a la même priorité. Nous sommes à la recherche des meilleures solutions stratégiques qui aideront nos membres et les Canadiens, et nous revendiquons ces solutions. Ainsi, bien que nous soyons impartiaux, nous devenons « politiques » en rencontrant et en influençant les représentant(e)s élu(e)s qui prennent des décisions sur les solutions politiques que nos membres veulent que nous réalisions.
 

J’ai une assurance-médicaments provinciale. Quel sera l’impact de l’assurance-médicaments sur ma couverture provinciale?

Retraités fédéraux croit que l’assurance-médicaments ne devrait pas dépendre de votre code postal. La couverture des médicaments financée par l’État dans les provinces n’est pas uniforme au Canada. Même si les provinces fournissent une certaine aide aux personnes âgées et à d’autres populations, les dépenses, les coûts et la couverture varient, ce qui rend la couverture des médicaments potentiellement inaccessible selon l’endroit où vous vivez. Un régime national d’assurance-médicaments garantirait que la population de l’ensemble des provinces et territoires a accès aux médicaments dont elle a besoin.

Un aspect important de notre revendication sur l’assurance-médicaments est notre recommandation que le régime national d’assurance-médicaments se concentre sur la coordination avec les régimes provinciaux et territoriaux, ainsi qu’avec les régimes d’assurance-maladie privés, afin de s’assurer que les niveaux actuels de couverture des médicaments sur ordonnance sont maintenus. De plus, une liste de médicament nationale fondée sur des preuves scientifiques — ou liste des médicaments couverts par l’assurance-médicaments — contribuera à assurer qu’un niveau essentiel de couverture soit à la disposition de toute la population canadienne et peut contribuer à améliorer sa santé.
 

Les soins de santé sont de compétence provinciale. Les provinces et les territoires ne devraient-ils pas s’occuper de l’assurance-médicaments?

Les soins de santé relèvent généralement de la compétence des provinces et des territoires. Cependant, contrairement à son système de soins de santé universel (parfois appelé « régime d’assurance-maladie »), le système canadien de couverture des médicaments sur ordonnance implique une mosaïque complexe et largement non coordonnée de régimes d’assurance publics et privés qui diffèrent grandement d’un bout à l’autre du pays. Le gouvernement fédéral est également chargé de financer et/ou de fournir des médicaments à certaines populations, notamment les vétéran(es), les membres des forces armées et de la Gendarmerie royale du Canada, les membres des Premières nations, les Inuit(e)s, les réfugié(e)s et les détenu(e)s des pénitenciers fédéraux. Retraités fédéraux demande au gouvernement fédéral de définir une norme nationale d’assurance-médicaments claire et fondée sur des preuves, afin de réglementer l’admissibilité à la couverture, les coûts et les médicaments. La qualité des soins et l’accès aux médicaments nécessaires ne devraient pas dépendre de l’endroit où l’on vit. Le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires doivent se concerter pour offrir une couverture uniforme et abordable partout au Canada.
 

Quelle sera l’incidence de l’assurance-médicaments sur le Régime de soins de santé de la fonction publique?

Les régimes d’assurance-médicaments publics et privés, dont le Régime de soins de santé de la fonction publique RSSFP), éprouvent des difficultés en raison des coûts croissants des produits pharmaceutiques et des médicaments spécialisés à coût élevé. Les coûts du RSSFP augmentent et la couverture devient inabordable pour un grand nombre de retraité(e)s. Les régimes d’assurance-médicaments ont adopté diverses stratégies de limitation des coûts, comme l’augmentation des primes, les copaiements et les plafonds à vie. La pression exercée par le coût des médicaments constitue une menace très réelle pour la viabilité de nombreux régimes d’assurance parrainés par les employeurs.

Des études montrent qu’un régime national d’assurance-médicaments permettra aux Canadien(ne)s d’économiser entre 4 et 11 milliards de dollars par année. Selon le rapport final du Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments publié en 2019, « les économies annuelles qui découleront d’un fort pouvoir de négociation, de la réduction des coûts administratifs et des autres gains d’efficience du régime d’assurance-médicaments permettront d’économiser environ 5 milliards de dollars par an d’ici 2027 ». 

Retraités fédéraux représente les pensionné(e)s au Comité des partenaires du Régime de soins de santé de la fonction publique et nous nous engageons à garantir le maintien de l’accès aux médicaments fondés sur des données probantes et de haute qualité dont vous avez besoin pour préserver votre santé et votre bien-être.
 

La plupart des Canadien(ne)s bénéficient d’une assurance-médicaments. Pourquoi l’assurance-médicaments est-elle un problème au Canada?

En 2019, les Canadien(ne)s ont dépensé plus de 34 milliards de dollars en médicaments sur ordonnance, ce qui représente l’un des coûts les plus élevés par habitant(e) parmi les pays développés. Les Canadien(ne)s dépensent plus pour les produits pharmaceutiques que pour les médecins.

Par conséquent, certaines personnes — y compris nos propres membres — ont réduit leurs dépenses en nourriture et en chauffage pour payer leurs médicaments. D’autres empruntent de l’argent et d’autres encore ne prennent pas leurs médicaments tels que prescrits en raison du coût, ce qui entraîne un cercle vicieux de mauvais résultats pour la santé, en plus des coûts additionnels et des pressions qui s’exercent sur le système de santé.

En matière de régime national d’assurance-médicaments, l’enjeu est de taille, particulièrement pour les personnes âgées. Parmi les personnes âgées de 65 à 79 ans, 83 % consomment des médicaments sur ordonnance. Au Canada, deux personnes de 65 ans ou plus sur trois se voient prescrire cinq médicaments sur ordonnance ou plus, tandis que plus de 26 % se voient prescrire dix médicaments sur ordonnance différents ou plus. Le régime d’assurance-médicaments est une politique qui viendra enaide à des millions de Canadien(ne)s, y compris d’innombrables personnes âgées, qui n’ont pas accès aux médicaments qu’il leur faut ou qui n’ont pas les moyens de se les permettre.
 

Comment paierons-nous pour l’assurance-médicaments?

Il existe plusieurs façons de financer un régime national d’assurance-médicaments. Dans son sondage auprès de la population canadienne, le Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments propose des options, notamment l’utilisation de copaiements, de primes, d’impôt ou de franchises. En 2018, nous avons mené un sondage auprès de nos membres et avons constaté que les méthodes de financement de l’assurance-médicaments nationale présentaient le plus haut degré de variabilité par rapport à d’autres questions sur l’assurance-médicaments. Toutefois, le recours aux copaiements pour financer un régime national d’assurance-médicaments a reçu le plus haut niveau d’appui de nos membres.

Une chose ressort clairement des recherches disponibles : la couverture universelle des médicaments permettrait de réaliser des économies importantes pour le Canada et pour les Canadien(ne)s — et nous n’aurions pas à attendre longtemps pour constater des résultats. Dans son rapport final, le Conseil consultatif a constaté que, d’ici 2027, les dépenses totales en médicaments sur ordonnance seraient inférieures de 5 milliards de dollars à ce qu’elles atteindraient sans régime d’assurance-médicaments national. Avec un régime d’assurance-médicaments, le Canada bénéficierait d’un plus grand pouvoir d’achat et d’un système de soins de santé plus intégré, ce qui permettrait de résoudre les problèmes d’accessibilité, d’abordabilité, d’augmentation des dépenses et d’innocuité des médicaments sur ordonnance, tout en offrant un meilleur rapport qualité-prix à la population canadienne.