Stratégie nationale pour les aînés : Le plan détaillé

Aînés heureux profitent de l'air frais

De l’engagement financier aux soins à domicile, nous croyons qu’une stratégie nationale sur les aînés doit comprendre cinq éléments essentiels.

 

Chambre des communes canadienne

 

Pour Ottawa, il est temps de faire preuve d’engagement dans le budget de 2018

Maintenant qu’une stratégie nationale pour les aînés reçoit l’appui de tous les partis politiques à la Chambre des communes, il est temps que le gouvernement fédéral se donne les moyens d’agir en engageant des fonds pour appuyer son élaboration. 

La stratégie nationale pour les aînés est le plan directeur d’un continuum de soins intégrés qui permet au Canada d’appuyer une population vieillissante et de soutenir une économie forte d’une génération à l’autre.

Un ministre responsable des aînés — un poste ministériel d’abord envisagé par le gouvernement fédéral précédent — est essentiel pour faire progresser les besoins et les contributions de cette population croissante. Même si nous avons été heureux de voir un ministre ayant des responsabilités semblables nommé au sein du Cabinet actuel (Jean-Yves Duclos, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social), il est essentiel, pour les aînés canadiens, d’avoir une personne dédiée à la table du Cabinet. Se porter à la défense des personnes âgées et, plus important encore, se battre pour obtenir du financement pour des soins de santé et des services sociaux adéquats, ainsi que la sécurité du revenu qu’elles méritent, n’est pas un emploi à temps partiel.

Pour Retraités fédéraux, faire en sorte que la responsabilité des aînés devienne un portefeuille distinct au sein du Cabinet de ce gouvernement et ses gouvernements successifs demeurera une priorité importante.

Maintenant qu’une stratégie nationale pour les aînés reçoit l’appui de tous les partis politiques à la Chambre des communes, il est temps que le gouvernement fédéral se donne les moyens d’agir en engageant des fonds pour appuyer son élaboration.

L’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) affirme que la capacité de soins en établissement devra doubler au cours des 20 prochaines années pour soigner les aînés incapables de rester à la maison. Nous devons commencer à faire les choses différemment dès maintenant.

Même si la prestation des soins de santé relève normalement des provinces et des territoires, les écarts de la capacité fiscale de ces administrations feront en sorte que l’amélioration des soins aux aînés progressera à un rythme inégal, à moins qu’Ottawa ne joue un rôle de chef de file avec une stratégie nationale.

On doit également consacrer des fonds de démarrage aux soins à domicile et à d’autres innovations récentes, dans le but ultime de dépenser plus intelligemment pour disposer de meilleurs soins.

À l’heure actuelle, les aînés représentent près de la moitié des coûts de santé au pays et représentent un lourd fardeau pour l’ensemble du système de santé. Demandez l’avis de n’importe quel médecin et il vous dira qu’en trouvant des solutions judicieuses pour les soins aux aînés, on contribuera grandement à améliorer l’ensemble du système de soins de santé.

 

Homme âgé dans un lit d'hôpital

 

Cesser d’entreposer les aînés dans les hôpitaux

Au XXIe siècle, les dépenses d’infrastructure devront aller bien au-delà des routes, des ponts et des arénas pour servir notre société vieillissante.

Une stratégie nationale pour les aînés devrait définir des objectifs d’investissement en capital pour de nouvelles infrastructures de soins résidentiels et leur rénovation.

Le secteur des soins résidentiels fait face à des changements importants, en raison du nombre croissant d’aînés âgés et de leurs besoins de plus en plus complexes en matière de soins. Les aînés ne peuvent pas tous être soignés à domicile, et le manque d’établissements de soins avec service de résidence est un grave problème partout au pays.

De plus, cette pénurie de lits de longue durée nous oblige à entreposer nos aînés dans des hôpitaux lorsqu’ils n’ont plus besoin de soins actifs, parce qu’ils n’ont pas d’endroit où aller.

L’ICIS affirme que, à n’importe quel moment, environ 14 % des lits d’hôpital du pays sont bloqués de cette façon, ce qui entraîne toute sorte de problèmes, de l’engorgement des salles d’urgence à l’annulation des interventions chirurgicales non urgentes. Nos hôpitaux n’ont jamais été conçus pour servir de logement.

Des investissements continus dans des soins à domicile et en établissement appropriés aideront nos hôpitaux à faire ce qu’ils sont censés faire : fournir des soins actifs.

 

Aidant naturel

 

Il est temps de soutenir l’armée des aidants naturels canadiens

Selon Statistique Canada, quelque 5,4 millions de Canadiens fournissent des soins à un membre de la famille ou à un ami âgé. Soutenir cet élément vital de notre système de soins de santé doit constituer une priorité dans une stratégie nationale pour les aînés.

Les aidants naturels ont besoin d’un large éventail de mesures de soutien, y compris la formation, le soutien par les pairs, les soins de relève et de l’aide financière.

Ottawa a offert un nouveau crédit d’impôt, du nom de Crédit canadien pour aidants naturels. Il s’agit d’un crédit non remboursable accordé aux personnes qui s’occupent de proches à charge ayant une déficience. Ajoutons quelques améliorations.

Nous pouvons commencer par rendre le crédit d’impôt pour aidants naturels remboursable, pour donner un soutien financier supplémentaire aux familles à faible revenu et offrir aux aînés la possibilité de rester à la maison.

De plus, une stratégie nationale pour les aînés devrait élargir l’admissibilité au crédit d’impôt pour aidants naturels et accorder un allégement fiscal à un plus grand nombre d’aidants naturels en admettant les membres de la famille à charge qui ne vivent pas avec eux et en augmentant le seuil de revenu.

 

Soins à domicile

 

Allons de l’avant pour offrir des soins à domicile partout au Canada

L’engagement d’Ottawa à fournir 6 milliards de dollars échelonnés sur 10 ans aux provinces et aux territoires pour les soins à domicile, y compris le soutien aux aidants naturels, ne pouvait mieux tomber pour aider les aînés à demeurer chez eux.

Pour concrétiser cet engagement, nous avons besoin de principes de fonctionnement explicites pour le financement des soins à domicile négociés avec les provinces et les territoires, afin de reconnaître le financement des aidants naturels et des soins de relève comme des secteurs d’investissement admissibles.

La perte de productivité causée par l’absentéisme des aidants naturels coûte à l’économie 5,5 milliards de dollars par année. Les aidants naturels ont des dépenses personnelles élevées. Plus de 25 % dépensent au moins 2 000 $ par année de leur poche.

 

Personnes âgées faisant une balade à vélo

 

À quel point votre collectivité est-elle amie des aînés?

Au Canada, au moins 36 villes se déclarent « amies des aînés ». Bon nombre d’entre elles sont certifiées comme étant adaptées aux aînés dans le cadre d’un programme géré par l’Organisation mondiale de la santé. Cependant, si l’on tient compte des petites collectivités, personne ne sait vraiment combien il y a de collectivités-amies des aînés au Canada.

Ce dont les experts en santé sont certains, c’est que les déterminants sociaux de la santé — le logement, le revenu, la nutrition, le soutien communautaire, la qualité de l’air et même l’infrastructure civique, entre autres — ont la plus grande incidence sur la santé.

Les déterminants sociaux sont responsables de 60 % des facteurs qui influencent votre santé, comparativement à 25 % pour le système de soins de santé et à 15 % pour votre biologie.

C’est pourquoi la question de savoir à quel point une collectivité est conviviale pour les aînés est si importante.

La désignation « amie des aînés » d’une collectivité signifie qu’il y a de nombreux endroits où les gens de tous âges peuvent se promener et faire d’autres formes d’exercice. Cela signifie également qu’il existe des logements adéquats et abordables pour les personnes âgées et un filet de sécurité sociale pour prévenir la malnutrition.

Une stratégie nationale pour les aînés devrait établir des objectifs et des points de repère dont la mission ultime serait de faire en sorte que presque toutes les collectivités soient amicales à l’égard des aînés. On devrait encourager les Canadiens à se demander à quel point leurs collectivités sont conviviales pour les aînés.