Attaques contre les régimes à prestations déterminées et la sécurité du revenu de retraite : Un nivellement par le bas

07 décembre 2018
Une dame âgée comptant des pièces.

 

Au moment où Statistique Canada estime que 12 % des familles âgées et 28,5 % des aînés vivant seuls ont un faible revenu, on continue de publier des articles attaquant l’un des moyens les plus rentables et éprouvés d’assurer la sécurité du revenu de retraite : les régimes à prestations déterminées. 

 

Selon la Banque mondiale, le Canada abrite certaines des organisations de régimes de retraite à prestations déterminées les plus admirées et les plus prospères au monde. Une étude du Boston Consulting Group a déterminé que les prestations versées aux membres de régimes à prestations déterminées réintègrent l’économie canadienne sous forme de dépenses et de taxes de consommation, générant ainsi croissance commerciale et emplois. Les retraités qui bénéficient de régimes à prestations déterminées sont également moins susceptibles de devoir compter sur l’aide du gouvernement, comme le Supplément de revenu garanti (SRG), réduisant ainsi le montant des versements annuels du SRG d’environ deux ou trois milliards de dollars par an.
 


Jusqu’à 80 % de tous les dollars de prestations de pension dépensés proviennent du rendement des investissements, qui réintègrent ensuite les économies locales. Les petites collectivités profitent considérablement de l’impact des prestations de retraite déterminées. Dans des endroits comme Moose Jaw, Nanaimo et Orillia, les régimes à prestations déterminées représentaient en moyenne environ 10 % du revenu total, ce que les propriétaires de petites entreprises devraient garder à l’esprit. Dans les régions métropolitaines et les régions de taille moyenne, les pensions représentent respectivement 6 % et 8 % du revenu total. 
 


En 2012, les bénéficiaires de régimes à prestations déterminées ont dépensé en moyenne de 56 à 63 milliards de dollars par année en biens de consommation, en logements, en biens durables, en services de loisirs, en taxes de vente et en impôts fonciers, et de 7 à 9 milliards en impôts sur le revenu. Les personnes qui bénéficient d’un régime de retraite à prestations déterminées représentent une source importante de revenus pour tous les ordres de gouvernement. 
 


Malgré cela, selon Statistique Canada, le pourcentage de Canadiens couverts par des régimes à prestations déterminées continue de diminuer. En 2016, seulement 25,2 % des travailleurs rémunérés étaient couverts par un régime à prestations déterminées, une baisse par rapport à 36,9 % en 1996. 
 


Pourquoi donc? Certains prétendent que les régimes à prestations déterminées ne sont pas viables ou trop coûteux. 
 


C’est faux. Les prestations déterminées sont le moyen le plus efficace d’assurer la sécurité du revenu de retraite. En fait, des études du National Institute on Retirement Security des États-Unis ont conclu que les régimes de retraite à prestations déterminées représentent le meilleur rapport qualité-prix de l’épargne-retraite. Ces études montrent que les régimes de retraite à prestations déterminées peuvent procurer le même revenu de retraite à un coût inférieur de 48 % à celui d’un régime à cotisations déterminées, en raison de frais moins élevés, d’un portefeuille de placements équilibré et de la protection contre le risque de longévité.
 


Même le Fraser Institute admet, dans son dernier rapport, que les régimes à prestations déterminées du secteur public du Canada font un travail remarquable : leurs placements obtiennent de bons résultats, ils fonctionnent efficacement et sont financés de façon responsable.


Donc, si les régimes à prestations déterminées sont moins coûteux, investissent dans les collectivités et les économies locales et sont plus sûrs pour les retraités et les employés, pourquoi tant de gens les attaquent-ils? Certains auteurs utiliseront des hypothèses farfelues qui conviennent à leur discours sur le fonctionnement des régimes de retraite du secteur public et feront valoir que si seulement un Canadien sur quatre est couvert, il est injuste que les travailleurs du secteur public aient une pension et l’épargne-retraite devrait être un nivellement par le bas.

 

Nous ne sommes pas d’accord.

 

De nombreux Canadiens ont eu des problèmes à joindre les deux bouts et continuent d’en avoir. Avec l’augmentation du coût du logement et du coût de la vie, ainsi que les inefficacités et les lacunes inhérentes aux produits d’épargne comme les régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER), il devient de plus en plus difficile d’épargner en vue de la retraite, et les options de pensions offertes en milieu de travail se font plus rares. Et cela ne devrait pas être si dur.

 

La sécurité du revenu de retraite d’un groupe ne se fait pas au détriment d’un autre.

 

Que vous ayez perdu votre pension en raison d’une mauvaise gestion de votre ancien employeur ou n’ayez pas eu la possibilité d’épargner autant qu’il vous serait nécessaire, les Canadiens méritent une retraite sûre, sécuritaire et digne.