
La plupart des Canadiens veulent vieillir à la maison, mais cela nécessite des infrastructures de transport adaptées aux aînés.
Le transport est essentiel pour les activités quotidiennes, ainsi que pour maintenir son autonomie et ses liens avec la collectivité. Pour faire des collectivités des endroits adaptés aux aînés et inclusifs pour tous les âges, il faut offrir des moyens de transport abordables, accessibles et pratiques. Cela constitue une priorité pour l’association et ses membres. Dans le sondage auprès des membres mené en 2023, 87 % des répondants ont mentionné l’importance d’une stratégie nationale pour les aînés, pour leur santé et leur qualité de vie.
Des recherches montrent que la conduite est le principal moyen de transport des aînés, en particulier dans les petites villes et les régions rurales. En 2017, le Conseil des académies canadiennes (CAC) a publié un rapport selon lequel, au Canada, 93 % des aînés de 65 à 74 ans, 85 % des aînés de 75 à 84 ans et 68 % des aînés de 85 ans et plus ont un permis de conduire.
Dans un guide publié en 2016 par le Forum fédéral, provincial et territorial des ministres responsables des aînés sur les collectivités rurales et éloignées amies des aînés, on a relevé des caractéristiques adaptées aux conducteurs âgés, notamment des routes en bon état, une circulation fluide, le déneigement et le stationnement, ainsi que l’élimination d’obstacles, dont le stationnement accessible, les problèmes de circulation, l’éclairage et la visibilité.
Selon le CAC, lorsque les Canadiens âgés renoncent à conduire, la raison la plus courante est un problème physique ou la détérioration de leur vision (37 %), le fait qu’ils n’ont plus besoin de conduire ou n’y prennent plus de plaisir (20 %) et qu’ils estiment que ce n’est plus sécuritaire (15 %).
Lorsqu’une personne ne peut pas ou choisit de ne pas conduire, il faut des options accessibles, y compris dans les systèmes de transport en commun. Toutefois, des études ont montré que les aînés utilisent peu le transport en commun, même lorsqu’il est accessible. Comprendre les obstacles au transport en commun pour les aînés — et y remédier — pourrait encourager une utilisation accrue et la participation communautaire.
Un projet de recherche récemment mené par le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) et le groupe de recherche sur les transports de l’Université McGill a étudié les besoins et les expériences des aînés en matière de déplacement. Des sondages exhaustifs ont été menés dans six grandes villes canadiennes, à savoir Toronto, Montréal, Vancouver, Halifax, Victoria et Saskatoon. Ils ont dégagé les habitudes de déplacement des aînés, leur niveau de satisfaction et les obstacles à l’utilisation des transports en commun.
Si chaque ville a ses propres défis, le projet a dégagé des dénominateurs communs, notamment :
- Les aînés utilisent plus les réseaux de transport avec des arrêts facilement accessibles, des horaires fiables et des itinéraires adaptés à leurs besoins.
- Lorsqu’il s’agit de choisir où vivre, l’abordabilité du logement est plus importante que l’accessibilité au transport en commun.
- Les aînés ont tendance à se déplacer en dehors des heures de pointe, lorsque les services sont souvent moins fréquents.
- Les perceptions positives ou négatives au sujet du transport en commun influencent grandement son utilisation, parfois plus que son accessibilité réelle.
Cette recherche a été appuyée par le Programme Défi « Vieillir chez soi » du CNRC, qui a pour objectif d’améliorer la qualité de vie des aînés et de leurs proches aidants, en favorisant un vieillissement sûr et en bonne santé à l’aide d’un modèle durable de soins de longue durée, mettant l’accent sur les soins préventifs à domicile et dans la communauté.
Les Canadiens souhaitent vieillir chez eux. Pour ce faire, il faut éliminer les obstacles, créer les outils et les services nécessaires et concevoir des collectivités et des infrastructures, comme le transport, qui sont inclusives pour tous les âges. Cela exige aussi un véritable leadership du gouvernement fédéral.