
Leo O’Brien a trouvé son destin professionnel à l’âge de 12 ans et a passé 36 ans au sein de la Gendarmerie royale du Canada. Photo : Avec l’aimable permission de Leo O’ Brien
Certains passent leur vie à chercher leur vocation professionnelle. D’autres, peut-être plus chanceux, tombent dessus à l’improviste. Aujourd’hui surintendant retraité de la GRC et président de la Section de la péninsule d’Avalon-Burin de Retraités fédéraux, Leo O’Brien a vécu une telle expérience fortuite.
« J’avais seulement 12 ans quand j’ai décidé que je voulais devenir agent de la GRC », raconte M. O’Brien, lors d’une récente entrevue téléphonique depuis sa résidence à Terre-Neuve. « Nous faisions des travaux sur le toit de la maison familiale quand une voiture de patrouille de la GRC s’est stationnée à proximité. L’agent est descendu de la voiture, avec ses bottes lustrées et sa culotte d’équitation, et je me suis dit :
“Wow. Comme il a fière allure.” Et c’est à cet instant que le désir de devenir agent de la GRC m’est venu à l’esprit. »
Bien sûr, son entrée dans la profession n’a pas été un parcours tout tracé. Comme il avait 17 ans à la fin de ses études secondaires, il lui restait encore deux ans avant d’atteindre l’âge minimum de 19 ans requis pour s’enrôler.
« J’en ai parlé avec des membres du détachement local de la GRC, et ils m’ont conseillé de continuer mes études et de m’assurer que c’était vraiment ce que je voulais faire. J’ai donc obtenu un diplôme en enseignement à l’Université Memorial à St. John’s, puis j’ai enseigné pendant deux ans. »
« Après la première année, j’ai officiellement présenté ma demande pour devenir agent de la GRC. Après
la deuxième année, je suis entré à l’école de police. J’étais à ma place. »
Il est resté policier pendant 36 ans, puis a travaillé pendant 9 ans comme directeur du développement des affaires chez Commissionnaires, à Terre-Neuve. Il a adhéré à Retraités fédéraux il y a sept ans, en tant qu’agent de liaison avec la GRC. Il a ensuite siégé à l’exécutif de la Section de la péninsule d’Avalon-Burin, dont il est devenu président en octobre dernier.
En repensant à sa carrière de policier, il se souvient particulièrement de son passage à Ottawa où, entre autres fonctions, il a travaillé comme agent chargé des voyages au sein de l’unité de protection du premier ministre.
« Ce furent trois années de travail intense, avec des voyages partout dans le monde : en Asie, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, et à de nombreux endroits au Canada. »
Il a servi deux premiers ministres, Jean Chrétien et Paul Martin.
« Les deux étaient des gars formidables, très terre-à-terre et faciles d’approche. » Il se souvient notamment du plaisir qu’il avait à conduire la voiturette lorsque M. Chrétien jouait au golf en Floride.
Ces trois années passées à Ottawa ont « certainement été le point culminant de ma carrière », affirme-t-il aujourd’hui. En plus de son caractère intéressant, ce poste lui a valu une promotion au grade d’inspecteur.
Il serait peu pratique d’en dresser une liste exhaustive, mais ses autres fonctions au sein de la GRC ont compris celles d’agent responsable du Système d’analyse des liens entre les crimes de violence, puis d’agent responsable de la Sous-direction des sciences du comportement.
En 2012, il a pris sa retraite et est retourné à Terre-Neuve avec son épouse Grace, mais il est demeuré très actif. En 2013, il a assumé le rôle de directeur du développement des affaires chez Commissionnaires à Terre-Neuve, avec une telle efficacité que, durant son mandat de huit ans, le personnel a plus que triplé.
Et il collectionne les postes bénévoles. Il est actuellement président du Fonds du Souvenir à Terre-Neuve, un organisme qui veille à ce qu’aucun vétéran ne soit privé de funérailles et d’un enterrement dignes faute de moyens financiers. Il a aussi été président de l’Association des anciens de la GRC de Terre-Neuve. Et, dans un domaine plus amusant, il est vice-président de sa ligue de curling.
À 71 ans, après avoir servi le pays pendant 50 ans, il ne ressent pas le besoin de ralentir de sitôt.
« Une vie bien remplie, c’est une vie de service. J’espère pouvoir être utile encore longtemps. »