Une obligation collective

23 mai 2025
Des mukluks et un stéthoscope posés sur un drapeau canadien.
Lorsque l’on pense à la santé, notre système de soins de santé nous vient souvent à l’esprit. Mais les facteurs non médicaux influent profondément sur la santé et les résultats en matière de santé.
 

Les déterminants sociaux de la santé sont les facteurs sociaux et économiques qui agissent sur la santé. En voici la définition, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : « les conditions dans lesquelles les gens naissent, grandissent, vivent, travaillent et vieillissent, et l’ensemble plus vaste des forces et des systèmes qui déterminent les conditions de la vie quotidienne ». Ces systèmes comprennent les politiques économiques et sociales, les normes sociales et les systèmes politiques. De nombreuses études suggèrent que les déterminants sociaux de la santé représentent 30 à 55 % de la santé, dit l’OMS.    

Parmi les déterminants sociaux de la santé énumérés par l’OMS figurent le revenu et la protection sociale, l’éducation, l’insécurité alimentaire, 

le logement et l’environnement, l’accès à des services de santé de qualité, l’inclusion sociale et la non-discrimination, entre autres. Ces catégories sociales se recoupent également, façonnant expériences et possibilités, et influant sur l’inégalité en matière de santé entre divers groupes de personnes. 

Selon l’OMS, dans tous les pays de tous niveaux de revenu, « La santé et la maladie suivent un gradient social — plus la position socioéconomique d’une personne est humble, plus ses chances d’être en bonne santé sont réduites ».
 

Dans le rapport de 2018 intitulé 

Les principales inégalités en santé au Canada : Un portrait national, l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) écrit que les Canadiens sont parmi « les plus en santé au monde », mais qu’ils « ne bénéficient pas tous également d’une bonne santé ». D’importantes inégalités de santé ont été observées chez les peuples autochtones, les minorités sexuelles et raciales, les immigrants, les personnes vivant avec des limitations fonctionnelles et une gamme d’inégalités selon le statut socioéconomique dans plusieurs indicateurs de santé. 

L’OMS affirme qu’il faut des progrès « fondamentaux » sur les déterminants sociaux pour améliorer la santé et le bien-être, et réduire les disparités de la santé. Pourtant, plusieurs soutiennent que la politique publique du Canada n’a pas répondu aux attentes.
Que faire?

La prescription sociale (où les fournisseurs de soins de santé mettent les patients en rapport avec des ressources communautaires non médicales) prend de l’essor au Canada. Le programme de médecine sociale du réseau universitaire de santé de Toronto est « axé sur l’intégration des déterminants sociaux de la santé dans la prestation des soins et sur l’établissement de partenariats avec des organismes communautaires, afin d’améliorer la qualité des soins pour les populations défavorisées ». Cela comprend la première initiative canadienne de logement avec services de soutien dirigée par un hôpital. 

Par rapport aux politiques, le rapport de l’ASPC énumère les mesures clés pour remédier aux inégalités en santé, dont l’adoption d’une approche fondée sur les droits de la personne pour agir sur les déterminants sociaux, des interventions stratégiques fondées sur des données probantes et culturellement sûres tout au long de la vie, la mise en œuvre d’interventions ciblées et de politiques universelles, le besoin de s’attaquer aux conditions matérielles et aux facteurs socioculturels qui maintiennent les inégalités de santé, et une approche santé dans toutes les politiques. Les activités de défense des intérêts de Retraités fédéraux sur la sécurité du revenu de retraite, la stratégie nationale pour les aînés et l’assurance-médicaments appuient ces objectifs.  

Les défenseurs soulèvent également la responsabilité collective et éthique de favoriser des progrès tangibles pour l’équité en santé et les déterminants sociaux. Par exemple, si nous croyions que la sécurité alimentaire est un droit de la personne, les Canadiens accepteraient-ils que l’insécurité alimentaire augmente au Canada? 

À tous les niveaux, la société et les gouvernements ont un rôle à jouer dans la création des conditions qui soutiennent et favorisent la santé et le bien-être. En terminant, citons la conclusion du rapport de l’ASPC : « Au bout du compte, l’atteinte de l’équité en santé exige que nous reconnaissions notre interdépendance, c’est-à-dire notre responsabilité partagée de créer et maintenir des conditions et des milieux de vie et de travail sains, qui auront des retombées positives pour tous ». 

 

Cet article a publié dans le numéro du l'automne 2024 du magazine Sage, dans notre rubrique « Bilan santé », qui porte sur des questions de santé et des politiques de santé d’actualité, sous l’optique des enjeux qui touchent les aînés canadiens. Maintenant que vous êtes ici, pourquoi ne pas télécharger le numéro complet et jeter un coup d’œil à nos anciens numéros aussi?