En 2020, les régimes de retraite ont réalisé leur meilleur rendement en 20 ans.
Le premier trimestre de 2020 a été désastreux pour les régimes de retraite, car l’effondrement des marchés entraîné par la pandémie de COVID-19 a fait chuter les rendements. Les rapports annuels de certains des régimes les plus performants au Canada ont accusé des rendements beaucoup plus faibles que prévu. Pour 2019- 2020, Investissements PSP (nom abrégé de l’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public, qui gère les investissements du régime de retraite de la fonction publique depuis 2000) a rapporté un rendement négatif de 0,6 %, l’Office d’investissement du RPC (OIRPC) a obtenu un rendement à peine meilleur de 3,1 %, et il s’agit toujours de son pire rendement annuel depuis 2008. En 2019, avant la pandémie, le rendement de l’OIRPC avait atteint 12,6 %.
À l’époque, l’ancien PDG de l’OIRPC Mark Machin avait déclaré : « Je n’étais pas dans le monde de l’investissement lors du lundi noir de 1987, mais j’ai vu l’effondrement des point-com, comment le SRAS a affecté les marchés en Asie. Il m’aurait fallu être né il y a 100 ans pour être témoin d’une telle chose ».
Les choses ne s’annonçaient pas bien, mais il est étonnant de constater ce qui peut changer en un an.
Tout au long de 2020 et au début de 2021, les régimes ont récupéré la plupart de leurs pertes, et ont affiché des rendements records. Parmi les plus grands régimes de retraite canadiens, seul l’Ontario Municipal Employees Retirement System (OMERS) a accusé une perte de 2,7 %.
Le 20 mai 2021, l’OIRPC a publié son rapport annuel pour l’exercice qui s’est terminé le 31 mars 2021, qu'il a terminé avec un actif net totalisant 497,2 milliards de dollars, comparativement à 409,6 milliards de dollars à la fin de l’exercice 2020. Cela représentait un rendement de 20,4 % net de tous les coûts (comparativement à 3,1 % en 2020), le plus élevé depuis sa création. Cela a porté le rendement annualisé sur 10 ans à 10,8 % et le rendement annualisé sur cinq ans à 11 %. Le rapport annuel d’Investissements PSP est également positif, avec un actif net de 204,5 milliards de dollars (comparativement à 169,8 milliards de dollars à la fin de l’exercice 2020). Il s’agit d’un rendement de 18,4 % net de tous les coûts (comparativement à une baisse de 0,6 % en 2020).
Selon Mercer Canada ltée, malgré les rendements négatifs obtenus au premier trimestre de 2020, la capitalisation des régimes de retraite à prestations déterminées s’est considérablement améliorée, atteignant son plus haut niveau en 20 ans. Le premier trimestre de 2021 a été remarquable. L’indice de santé des pensions de Mercer, qui représente le ratio de solvabilité d’un régime hypothétique à prestations définies, a augmenté de 10 %, passant de 114 % à la fin de 2020 à 124 % à la fin de mars 2021. En Grande- Bretagne, Aon plc a constaté que le ratio de financement global des régimes de retraite canadiens de l’indice composé S&P/TSX est passé de 89,4 % à 94,8 % au cours du premier trimestre de 2021.
Cela s’explique, d’une part, par les performances exceptionnelles des marchés boursiers au dernier trimestre de 2020 et au premier trimestre de 2021 et, d’autre part, par les rendements obligataires qui ont fortement augmenté (le rendement des obligations à 30 ans a atteint son niveau le plus élevé des deux dernières années), ce qui a diminué le passif.
Même si la pandémie est toujours présente, avec les taux de vaccination contre la COVID-19 qui grimpent et la reprise des voyages et des activités commerciales, l’optimisme continue de régner à l’horizon.