
Alors que le Canada renforce ses capacités militaires pour l’avenir et s’engage davantage dans la mission de l’OTAN, il ne doit pas oublier ceux et celles qui ont déjà servi. Photo : Cpl. Brendan Gamache
La fierté de servir fait partie intégrante de l’identité canadienne. Les libertés des citoyens, leur mode de vie et leur réputation dans le monde entier ont été forgés et protégés par les personnes portant un uniforme qui servent ou qui ont servi le pays. Cette fierté est particulièrement forte dans les nombreuses collectivités où vivent des familles militaires et de vétérans.
Ce printemps, le premier ministre Mark Carney a annoncé son engagement à porter les dépenses en défense du Canada à 2 % du PIB d’ici la fin de l’exercice financier, soit cinq années plus tôt que prévu.
Ce nouvel investissement annuel de 9 milliards $ a servi à augmenter la rémunération du personnel des Forces armées, modernise les capacités militaires et permet d’acheter de nouveaux équipements, y compris des sous-marins et des armes, dont le Canada a besoin pour relever les défis actuels en matière de sécurité mondiale. En juin, le premier ministre a encore rehaussé les engagements du Canada envers l’OTAN à 5 % du PIB d’ici 2035.
Alors que le Canada renforce ses capacités militaires pour l’avenir et s’engage à contribuer à la mission de l’OTAN, il ne doit pas oublier ceux et celles qui ont déjà servi. Les dépenses en matière de défense annoncées permettront de moderniser les équipements et les technologies, de soutenir l’industrie de la défense canadienne et d’établir des partenariats. Toutefois, ces investissements seraient vains sans les personnes qui forment les Forces armées canadiennes. Ce qui veut dire que, comme le pays prévoit de faire passer les effectifs réguliers des Forces armées à 71 500 membres d’ici 2030, il doit aussi consacrer les ressources nécessaires à l’ensemble du parcours de service de ces recrues, dont leur transition à la vie civile et leur retraite en tant que vétérans.
Les vétérans continuent de faire face à d’immenses défis. Près de la moitié vivent avec au moins un handicap, comme des douleurs chroniques, des troubles de santé mentale ou des traumatismes liés au stress opérationnel. Pourtant, les vétérans doivent souvent attendre des mois avant d’obtenir une décision concernant leurs demandes d’invalidité.
Malgré certains signes de progrès au cours des dernières années, les délais d’attente restent la principale plainte adressée au Bureau de l’ombud des vétérans, et de nombreux vétérans continuent de vivre de véritables difficultés, notamment des retards de traitement, des pressions financières et une baisse de leur qualité de vie.
L’Association nationale des retraités fédéraux, qui représente plus de 60 000 vétérans des Forces armées canadiennes et leurs familles, réclame des mesures immédiates.
Le pays a besoin de soins de santé accessibles, rapides et coordonnés pour les vétérans.
Il doit mettre en œuvre l’ensemble des recommandations du rapport Plus jamais invisibles. Les expériences des vétéranes canadiennes, afin de garantir un soutien équitable. Il doit également améliorer les services de transition, pour favoriser une réintégration réussie dans la vie civile.
Le gouvernement fédéral a exprimé son intention de moderniser le système de prestations pour les vétérans. L’initiative est bien accueillie, mais nécessitera des mesures décisives, un investissement soutenu et des échéanciers clairs.
Les bonnes intentions doivent se traduire par des résultats concrets.
La stratégie pour la défense nationale du Canada doit comprendre un système solide et bien financé pour les vétérans et leurs familles, un système équitable, inclusif et représentatif de la diversité au sein du service moderne, tout en s’attaquant aux problèmes systémiques qui ont créé des difficultés persistantes pour les vétérans. Le recrutement et la rétention au sein des Forces en dépendent, ainsi que notre système de défense.
Notre investissement dans le bien-être de ceux et celles qui ont servi doit croître en parallèle à l’augmentation des engagements du Canada en matière de dépenses militaires. Le soutien aux vétérans ne doit pas passer au second rang dans les politiques de défense.