Retraités fédéraux parle de l’avenir de la commémoration auprès du Comité des anciens combattants de la Chambre des communes

25 mai 2021
Retraités fédéraux et la commémoration des ancien·ne·s combattant·e·s
Lors de sa comparution devant le Comité permanent des anciens combattants de la Chambre des communes, Retraités fédéraux a souligné l’importance d’une commémoration véritable et pertinente pour tous les ancien·ne·s combattant·e·s.
 

En mai, Jean-Guy Soulière et Sayward Montague, respectivement président et directrice de la défense des intérêts de l’Association nationale des retraités fédéraux, ont été invités à comparaître devant le Comité permanent des anciens combattants (ACVA) de la Chambre des communes, pour lui faire part de leurs points de vue sur la commémoration au XXIe siècle.

M. Soulière a souligné que le Canada a été un chef de file en matière de commémoration et de souvenir, grâce aux solides programmes élaborés et maintenus par Anciens Combattants Canada, tant au pays qu’à l’étranger, ainsi qu’aux efforts des organisations d’ancien·ne·s combattant·e·s, dont beaucoup sont dirigées par des bénévoles.

L’Association a encouragé le Comité à explorer les lacunes de nos lois visant à commémorer les ancien·ne·s combattant·e·s et leur service. M. Soulière a parlé des liens entre le respect, l’identité des ancien·ne·s combattant·e·s et la commémoration.

« Le respect est aussi fondamental que de s’assurer que chaque ancien combattant reçoit les soins et obtient la dignité qu’il mérite, et auxquels il a droit après des années de service consacrées au Canada », a déclaré M. Soulière. « Sans respect et sans bien-être dans la façon dont nous servons les anciens combattants, la commémoration ne voudra pas dire grand-chose. »

Le bien-être des ancien·ne·s combattant·e·s est influencé positivement par la reconnaissance, mais des questions comme la trahison institutionnelle1 et le préjudice moral2 contribuent à une perte de confiance; elles influent sur leur santé et leur bien-être, et peuvent contribuer à déterminer le choix et la façon de s’identifier comme ancien·ne·s combattant·e·s. Lors de l’Initiative de communication avec les ancien·ne·s combattant·e·s de l’Association, qui a eu lieu en 2018, ceux-ci et celles nous ont fait part de ces mêmes thèmes. Mme Montague a souligné qu’il s’agit d’une question qui touche l’ensemble des ancien·ne·s combattant·e·s et qui comprend même la façon dont nous abordons des problèmes de longue date, comme les arriérés de demandes et l’accès aux types de soutien pertinents.

Les recherches indiquent que les femmes militaires sont moins susceptibles que les hommes de s’identifier comme ancien·ne·s combattant·e·s, ce qui signifie qu’elles peuvent ne pas chercher à obtenir les avantages, les services et le soutien auxquels elles ont droit, et qu’elles peuvent être moins visibles en raison des méthodes que nous utilisons pour honorer les personnes qui ont servi.

Les ancien·ne·s combattant·e·s devraient se voir représentés équitablement lors d’événements nationaux importants, notamment la Semaine des vétérans et les cérémonies du jour du Souvenir. Il faut explorer de nouvelles façons de souligner et d’honorer les contributions des femmes militaires et des femmes anciennes combattantes du Canada. M. Soulière a suggéré l’instauration d’une journée de reconnaissance consacrée aux femmes militaires et aux anciennes combattantes.

Retraités fédéraux a mis l’accent sur l’importance de la transparence et de la responsabilité d’Anciens Combattants Canada en ce qui concerne l’engagement du ministère à l’égard du processus d’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+), afin de combler les lacunes et de s’assurer que les initiatives de commémoration sont inclusives et impartiales.

« Nous devons à tous les anciens combattants une commémoration véritable et pertinente. Voici la possibilité, pour la commémoration, de refléter qui nous sommes vraiment, en tant que Canadiens, et l’histoire que nous racontons doit inclure l’expérience des femmes militaires et anciennes combattantes, ainsi que rendre hommage à leurs contributions aux Forces armées canadiennes et à la GRC, et à la paix et à la sécurité au pays et dans le monde », a déclaré M. Soulière.

Regarder le discours d’ouverture de M. Soulière. 


1. La trahison institutionnelle est généralement définie comme l’incapacité d’une institution à agir de manière à prévenir les préjudices, à créer des environnements qui mènent par inadvertance à des préjudices, ou à réagir à des événements traumatisants d’une façon qui exacerbe les préjudices. En contrepartie de sacrifices et services importants, voire illimités, les femmes et les hommes en service et les ancien·ne·s combattant·e·s comptent sur les mêmes institutions ou des institutions similaires pour certains de leurs besoins les plus essentiels, notamment en matière de finances et de santé. 
2. Le préjudice moral est le résultat de l’exposition à des événements qui impliquent de commettre ou d’être témoin d’actions qui violent les croyances fondamentales d’une personne, ou de la trahison par un chef ou une autorité de confiance.